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Merci à Damien pour son aide lors de la relecture du texte 1978-1992 Le 25 novembre 1978 à Fukuoka (福岡), Koutarou Shéna, employé dans une compagnie pétrolière, et son épouse Akiko, femme au foyer, donnent naissance à une fille, Yumiko. Son père, grand admirateur de musique, lui inculque sa passion pour le classique et le jazz. Ce premier éveil musical se poursuit lorsque Yumiko suit des cours de piano à l’âge de 5 ans. Au même moment, elle s’engage sur les pas de sa mère, ballerine lors de sa scolarité, en s’inscrivant à des cours de ballets. Jeune fille introvertie, Yumiko affiche un caractère de personne légèrement isolée tout en souhaitant être accompagnée dans sa vie. Son penchant à rougir aisément augurerait l’origine de son surnom, Ringö (pomme en japonais), tandis que d’autres rumeurs tendraient à dresser un rapprochement avec Ringo Starr, ancien membre du groupe The Beatles et dont Yumiko était fan. Pour terminer sur ce point, il est intéressant de noter que la pomme est considérée comme un fruit de magie et de révélation dans les traditions celtes… lorsque la musique anglo-saxonne forge les tympans d’une jeune japonaise, ne pourrait-il en résulter une alchimie de l’idée d’une sonorité pop-rock capable de se démarquer des ersatz occidentaux ? Parallèlement à ces apprentissages, elle s’intéresse aux choix musicaux de son frère Junpei (椎名純平), versé dans le soul et le funk, qui l’influenceront dans certaines de ses compositions. Ainsi, naîtra un duo entre les deux enfants sur l’adaptation d’une chanson de Marvin Gaye, "The Onion Song". Une légende circule sur la jeunesse de Yumiko. A de nombreuses reprises, elle se serait amusée à dessiner un grain de beauté sur sa joue gauche jusqu’à ce que celui-ci apparaisse quelque temps après, comme par magie...
1993-1994 Elle joue, chante et écrit dans divers groupes. 1995 Yumiko intègre un girlsband (groupe uniquement constitué de filles), Marvelous Marble (マーブルス マーブル), qui se fait connaître lors d’une représentation le 14 mai au 9ème Teen’s Music Festival à Yamaha (ヤマハ). Le groupe se compose de Shéna Ringö au chant, Tsuda Yukiko (津田由貴子) à la guitare, Nakagawa Ai (中川愛) à la basse, Tokitsu Rino (時津梨乃) à la batterie et Matsue Izumi (末永いずみ) au clavier. A l’issue de ce festival, les filles reçoivent un prix d’encouragement après avoir interprété "Just missed the train".
1996 Croquant la musique à pleine dents, Ringö, alors en solo, gagne le prix d’Excellence durant le concours annuel du Yamaha Music Quest.
1997-1998 Yumiko séjourne en Angleterre pour y étudier la langue et travailler sa diction. De retour au pays, elle débute une série de tournée avec des groupes semi professionnels après avoir quitté le cocon familial à l’âge de 19 ans.
1998 Elle signe un contrat avec la maison de production major Toshiba EMI (東芝 EMI) et lance son premier single le 20 mai, "Kōfukuron" (幸福論), suivi d’un second, "Kabukicho no Jō" (歌舞伎町の女王), le 9 septembre. Sa carrière solo est maintenant lancée.
1999 L’année s’annonce prolifique avec un troisième single "Koko de Kiss Shite" (ここでキスして) avant que son premier album, "Muzai Moratorium" (無罪モラトリアム), ne soit disponible dans les rayonnages le 24 février. Classée un long moment dans les meilleurs ventes, cette œuvre permet à Ringö de remporter le prix de l’album rock de l’année au Japan Gold Disc Awards. Un pomme d’or pousse alors dans le jardin des Hespérides de la chanteuse qui poursuit dans sa lancée avec une tournée nationale intitulée "Senkō Ecstasy" (先行エクスタシ). Elle se représente dans les villes de Fukuoka – Osaka (大阪) – Aichi (愛知) – Ishikawa (石川) – Miyagi x2 (宮城)– Tōkyō x2 (東京) entre le 1er et le 18 avril. Le 27 octobre, elle ressort son premier single "Kōfukuron" (幸福論) ainsi qu’un nouveau, "Honnō" (本能). Ce dernier devra une partie de sa notoriété au travers d’un clip où la chanteuse endosse une tenue d’infirmière et joue de poses lassives avec une autre femme. Ringö termine l’année en effectuant une tournée dans des universités du pays.
2000 Elle entre dans une période de production effrénée et entame la nouvelle année avec la sortie simultanée de deux singles, "Gibusu" (ギブス) et "Tsumi to Batsu" (罪と罰) le 26 janvier. Le 31 mars voit le débarquement du second album, "Shōso Strip" (勝訴ストリップ), riche en sonorités diverses. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous et permet à la chanteuse de rafler plusieurs récompenses dont l’album rock de l’année au Japan Gold Disc Awards et celui du meilleur album de l’année aux Rocks Awards. Après la carrière, c'est maintenant le phénomène Shéna Ringö qui est lancé. Parallèlement à ces réussites, ses tournées démontrent l’extatique envie de Ringö à se faire connaître. Adoubée par la presse nippone et le public, la chanteuse puise d’énormes ressources pour se consacrer à ses quatorze dates du "Gekokujyō Ecstasy" (下剋上エクスタシ, dont une donnera lieu à un DVD, "Shéna Ringö live tour gekokujyo Xstasy"), une date "Zazen Ecstasy" (座禅エクスタシー) au théâtre Iizuka Yoshio, quatre dates "Gokiritsu Japan" (御起立ジャポン) dans un nouveau girlsband ("Hatsuiku Status" 発育ステータス qui fera l’objet d’un DVD) et enfin une date pour le "Gekikō Quantize" au Harajuku Astro Hallen sous la formation nommée "Gyakutai Glicogen". Le 30 juillet marque l’apothéose de son travail sur le terrain avec une prestation dans sa ville natale dans la salle traditionnelle du théâtre Kaho. Ayant longtemps rêvée de faire une étape chez elle, elle obtient de la part du public une considérable affluence des quatre coins de l’archipel. A cette occasion sera diffusée sur l’Internet l’intégralité du concert. Un mois plus tard, plusieurs clips sont regroupés dans deux DVD, "Seiteki Healing Sono Ichi" (性的ヒーリング～其ノ壱～) et "Seiteki Healing Sono Futatsu" (性的ヒーリング～其ノ弐～). Ringö termine l’année avec la sortie d’un triple single de chansons live, "Zecchōshū" (絶頂集) le 13 septembre. L’importante discographie établie en cette année illustre les capacités balzaciennes de Ringö à écrire et composer sans relâche, en dépit de ses nombreuses fatigues et problèmes de santé accumulés ces dernières années...
Loin de se décourager, Ringö organise un duo avec le célèbre groupe de ska, Tokyo Ska Paradise Orchestra (東京スカパラダイスオーケストラ) le 28 mars dans une composition intitulée "Mayonaka wa Junketsu" (真夜中は純潔). Elle y fait preuve de créativité en fusionnant son art à celui du groupe Ska Para (diminutif japonais du groupe) notamment au travers d’un clip animé où elle se met en scène armée ou à mains nues en train d’affronter des ennemis masqués.
S’ensuit une pause durant laquelle elle se marie avec le guitariste Junji Yayoshi et tombe enceinte. Néanmoins, il nous est actuellement impossible de déterminer l’identité de l’enfant, sa mère entretenant un mystère général sur sa vie privée qu’elle se refuse à étaler au grand jour. Cette interrogation, rejointe par d’autres, attire irrémédiablement un public plus nombreux passant au filigrane ses œuvres afin de découvrir ce qu’elle pourrait y cacher. De telles prospections attisent une kyrielle de rumeurs à l’encontre de la chanteuse tout en bâtissant paradoxalement sa notoriété sur la scène rock japonaise. 2002 Son retour dans les studios se concrétise le 27 mai par l’édition d’un double album, "Utaite Miyōri" (唄ひ手冥利～其ノ壱～) dans lequel elle relooke des chansons internationales (d'Amérique, d'Allemagne ou encore de la France avec "Les feuilles Mortes" de Jacques Prévert et Joseph Kosma). Reprendre des œuvres peut induire un risque potentiel témoignant d’une panne d’inspiration ou d’un objectif marketing. Dans le cas présent, il n’en est rien puisque Ringö s’approprie véritablement les thèmes et les paroles avec la griffe que nous lui connaissons. En outre,
elle reprend le chemin des duos avec Utada
Hikaru (宇多田ヒカル, également sous le label Toshiba
EMI) dans "I Won’t Last a Day Whitout You", son frère Junpei
avec "Tamanegi no Happy Song" (alias la fameuse reprise
de Marvin Gaye en japonais), Kusano Masamune (草野マサムネ, chanteur du
groupe Spitz
et originaire de Fukukoa comme Ringö) dans "Haiiro no Hitomi"
(灰色の瞳) et Matsuzaki
Nao (松崎ナオ) dans "Momen no Hankachiifu" (木綿のハンカチーフ) sur
Utatei Miyōri.
2003 Sa carrière est véritablement relancée le 22 janvier avec le single "Kuki Stem Daimyō Asobi Hen" (茎(STEM)～大名遊ビ編～) accompagné de son pendant cinématographique sur support DVD, "Hyakuiro Megane" (百色眼鏡), dont elle a composé la musique. Le clip, associé au film, présente Ringö vêtue d’un kimono traditionnel jouant aux côtés de Koyuki (小雪) , Kobayashi Kentaro (小林賢太郎) , Omori Nao (大森南朋). Un mois après sort le troisième véritable album (Utaite Miyōri ne comprenant que des reprises), "Karuki Zamen Kuri no Hana" (加爾基 精液 栗ノ花) qui marque l’éclectisme de la chanteuse. Lors de son enregistrement germe dans l’esprit de Ringö l’idée, déjà fort ancienne, de fonder un groupe. Son parcours solo lui a permis de se trouver des musiciens qui pourrait l’aider à concrétiser ce rêve. Auparavant, elle souhaite fermer la boucle de ce qu’elle a entrepris seule et le projet demeure secret. Une nouvelle tournée s’organise autour de douze dates sous le nom de "Heisei Chūkei - Baishō Ecstasy" (賣笑エクスタシー). La représentation du 23 février à Sapporo (札幌) fait l’objet d‘un enregistrement audiovisuel. Les autres villes sont Yokohama (横浜), Nagasaki (長崎), Kanazawa (金沢), Osaka (大阪), Kokura (小倉), Hiroshima (広島) , Sendai (仙台), Nagoya (名古屋), Matsuyama (松山), Kobe (神戸) et Tōkyō (東京). Dans le concert filmé, on remarque qu’un des musiciens, Omori Nao, déboule dans la salle en guise de préambule et reprend son rôle dans "Hyakuiro Megane". Apparaît peu après Ringö, accompagnée d’un orchestre et débutant par la chanson "Les Feuilles Mortes" en français. La fin de la carrière solo prend forme avec le sortie le 25 novembre d’un single, "Ringo no Uta" (りんごのうた). Le clip de cette chanson présente l’artiste vêtue d’habits déjà aperçus dans d’autres clips ("Honnō", "Tsumi no Batsu", "Kuki Stem Daimyō Asobi Hen", etc.). On y voit un "chemin" qui passe au travers de son fameux grain de beauté sur la joue gauche avant d’apercevoir à la fin du clip que Ringö ne le possède plus, l’ayant entre-temps véritablement retiré. Cette distinction physique qui faisait son charme quitte son corps tout comme elle quitte la scène musicale, tout du moins en tant que soliste. Cette fin réfléchie abouti avec la sortie le 17 décembre d’un DVD Live, "Electric Mole" (Mole signifie en anglais grain de beauté) où les musiciens qui accompagnent la chanteuse occuperont plus tard le devant de la scène. Ce DVD provient d’une tournée de neuf dates, "Sugoroku Ecstasy", qui a été filmé au Nippon Budokan (日本武道館). Entre-temps, un concert privé est donné au Shinjuku Liquid Room (新宿区 リキッド ルーム, le ku de Shinjuku signifie l'arrondissement/quartier) à Tōkyō. Ringö y présente le groupe dont elle a tant rêvé sous le nom de "Tokyo Jihen" (東京事変 ou Tokyo Incident). Le choix de la salle pour cette révélation n’est pas anodine puisque le quartier de Shinjuku regroupe et forme le style dit Shinjuku-Kei qui, selon Ringö, la caractérise. Ce quartier regroupe un rassemblement et mélange de toutes les classes sociales, ce qui montre bien que la femme ne s'accole pas vraiment d'étiquette, jonglant entre tous les styles.
2004 |
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